Pier Paolo Pasolini | Sonnetto primaverale (1953)

Sonnet printanier

I

Nel falso silenzio che si addensa
per le campagne e le borgate, grava
il busio delle sere primaverili
quando soave l’atmosfera propaga
da finestre aperte, anditi, cortili,
i suoni domestici, e gli allegri
echi di strade popolari. Ma aprile
è lontano: e in questo vuoto, grevi
d’un senso di morte sono i segni
che dovrebbero rallegrare la vita.
È un ritorno, questo; e nei sereni
fari, nei già tiepidi spazi è finita
una forma del nostro esistere, e inizio
non ne ha una nuova, se tremarne è vizio.
Dans le faux silence qui se condense
sur les campagnes et les bourgades, pèse
le bourdonnement des soirs printaniers
quand l’atmosphère suave propage
par les fenêtres ouvertes, les réduits, les cours,
des sons domestiques, et les joyeux
échos des rues populaires. Mais avril
est loin : et dans ce vide, lourds
d’un sentiment de mort sont les signes
qui devraient réjouir la vie.
C’est un retour, que cela ; et dans les foyers
sereins, dans les espaces déjà tièdes s’est achevée
une forme de notre existence, qui n’en a pas
encore une nouvelle, quand s’en effrayer est un vice.

II

Che senso hanno, nel loro vibrare
così intero e puro, questi suoni
tenuemente tramandati da un’aria
senza vita, e carica di vita? Uomini
che parlano tra case così limpide
nella limpida notte, ancora gelida,
ma invasa da non so che tepore, stinti
motori per le grandi strade, lievi
urti di mobili da stanze sonore…
Che sens ha questo sospeso silenzio
carico di pace e senza pace? Il cuore
esso sì, sa tutto, la quiete, la violenza
della nuova stagione: ma io? Quale
è il bene che è in me e quale il male?
Quel sens ont, dans leur vibration
si intense et pure, ces sons
transmis avec légèreté par un air
sans vie, et chargé de vie ? Hommes
qui parlent parmi des maisons si limpides
dans la nuit limpide, encore gelée,
mais envahie de je ne sais quelle tiédeur, moteurs
clairs sur les grandes routes, chocs
légers des meubles dans la chambre sonore…
Quel sens a ce silence suspendu
chargé de paix et sans paix ? Le cœur
lui aussi, sait tout, la tranquillité, la violence
de la saison nouvelle : mais moi ? Quel
est le bien qui est en moi et quel est le mal ?

III

Scolorita sui muri e sull’asfalto
la bianchezza invernale, è primavera
questo volgare, abbacinato calco
che più bianca dell’alba fa la sera…
Sulle arabe case del sobborgo
perché riappare eterno ciò che esiste?
Perché con tanta pienezza m’accorgo
e non più giovane – del triste
e felice spettacolo di ciò
che fu nei secoli ed è mia vita?
Se basta a straziare tutto un soffio
primaverile, e nelle’aria addolcita
sento il sapore che avrà il mondo
umano, quando’io non sarò più uomo?
Décolorée, sur les murs et sur l’asphalte,
la blancheur hivernale, c’est le printemps
ce vulgaire, cet éblouissant calque
qui rend le soir plus blanc que l’aube…
Sur les maisons arabes de la banlieue
pourquoi réapparaît éternellement ce qui existe ?
Pourquoi avec tant de plénitude je me rends compte
– et je ne suis plus tout jeune – du triste
et joyeux spectacle de ce
qui eut lieu dans les siècles et dans ma vie ?
S’il suffit pour tout déchire d’un souffle
printanier, et dans l’air adouci
je sens le goût qu’aura le monde
humain, quand ne serai-je plus un homme ?

IV

Nella sera d’aprile il vecchio odore
di gelsomini e povere minestre
poetico mi perde nel terrore
di ritrovarmi qui, conscio, tra queste
contrade umane, tiepide, soavi,
e le felicità di riconoscermi
ben radicato in questi luoghi gravidi,
quietamente, di suprema angoscia.
È l’incertezza della parte ignorata
di me che oggi è in vita, che nient’altro
sa ricavare da questa non rinata
ma ritrovata primavera, che un aspro
e dolce orgasmo, un attento abbandono.
Di trent’anni div eita questa è il dono!
Dans le soir d’avril l’ancienne odeur
des jasmins et des maigres soupes
poétique me perd dans la terreur
de me retrouver ici, conscient, dans ces
quartiers humains, tièdes, sauves,
– et le bonheur de me reconnaître
bien enraciné dans ces lieux solides,
tranquillement, d’angoisse suprême.
C’est l’incertitude de la partie inconnue
de moi qui aujourd’hui est en vie, qui ne sait rien
d’autre déduire de ce printemps non pas rené
mais retrouvé, qu’un âpre
et doux orgasme, un attentif abandon.
De trente années de vie c’est cela le don !

V

Ramo, od insetto, che l’aurora investe,
fermo in un posto il cui chiarore
par quieto, e trema tutto nella fresca
terra apparsa sotto il fresco sole,
io, nel mio letto, sono ferito da un sereno
di festa… È il cieco, puro affetto
che al ragazzo, come a una bestia, il seno
seminava di spasimi. Ingenuo, retto
e allegro mi ridesto, tra lenzuola
profumate da un mio infantile sudore
antico… che tornava con le viole…
quasi dal cielo piovesse un amore
sconosciuto, e subito tornato
antico: e fosse ardore, non peccato.
Branche, ou insecte, que l’aurore investit,
fixe à un endroit où la clarté
paraît calme, et tout tremble dans la terre fraîche
qui est apparue sous le soleil frais,
moi, dans mon lit, la gaieté de cette fête
me blesse… C’est l’aveugle, le pur amour
qui, le sein du jeune garçon, comme d’une bête,
soulève de spasmes. Ingénu, dressé
et joyeux je me réveille, parmi les draps
parfumés par une antique sueur infantile
qui est à moi… qui retournait avec les violettes…
comme si du ciel il eût plu un amour
inconnu, et soudain revenu
de loin : et qui eût été amour, et non pas péché.

VI

In un dolce silenzio, dietro il caldo
buio della mia camera, si assesta
il tempo; e vi percuote dentro un tardo
freddo, un nuovo bruciore, oscura festa
di ricordi… Case sparse al sole…
o argini più aspri proprio il giorno
in cui una prima dolcezza di viole
quasi macerate ardeva intorno…
L’essere stato al mondo, il suo rimpianto,
non vibra più. È un tempo che si assesta
sempre più estraneo… e ora è immoto incanto,
ora immoto terrore… o quello e questo
insieme… ma come se al ricordo
non io solo, ma il mondo fosse sordo.
Dans un doux silence, derrière l’ombre
chaude de ma chambre, se tient
le temps ; et il s’y cogne dans une tardive
fraîcheur une nouvelle brûlure, fête obscure
des souvenirs… Maisons éparses au soleil…
ou remblais plus rudes le jour même
où une première douceur de violettes
presque pourries brûlait dans l’air…
D’avoir été au monde, le regretter,
ne résonne plus. C’est un temps qui se tient
toujours plus étranger… tantôt un charme immobile,
tantôt une terreur immobile… ou ceci et cela
ensemble… mais comme si au souvenir
pas seulement moi, mais le monde fût sourd.

*