Christina Rosselli (1830-1894) est née et morte à Londres. Son recueil Goblin Market (1862) est d’une beauté mélodique qu’avait relevé Virginia Woolf. Elle vient d’une famille illustre : son père est le poète italien Gabriele Rossetti, sa mère, Frances Polidori, est la sœur de John Polidori, l’auteur de The Vampyre et l’ami de Byron et de Schelley. Son frère est Dante Gabriel Rossetti.
Nous commençons par traduire une « Chanson ».
Song
When I am dead, my dearest,
Sing no sad songs for me;
Plant thou no roses at my head,
Nor shady cypress tree:
Be the green grass above me
With showers and dewdrops wet;
And if thou wilt, remember,
And if thou wilt, forget.
I shall not see the shadows,
I shall not feel the rain;
I shall not hear the nightingale
Sing on, as if in pain:
And dreaming through the twilight
That doth not rise nor set,
Haply I may remember,
And haply may forget.
Chanson
Quand je serai morte, mon chéri,
Ne chante pas de chanson triste pour moi ;
Ne sème pas de roses sur ma tête,
Ne plante pas de cyprès ombragé :
Sois l’herbe verte au-dessus de moi
Et l’averse et la rosée humide ;
Et si tu veux, souviens-toi,
Et si tu veux, oublie.
Je ne verrai pas les ombres,
Je ne sentirai pas la pluie ;
Je n’entendrai pas le rossignol
Chanter, comme s’il souffrait :
Et je ne rêverai pas dans le crépuscule
Qui ne montera ni ne descendra,
Peut-être je me souviendrai,
Et peut-être j’aurai oublié.